Une rentrée muséale flamboyante à Montréal
Panorama des expositions à ne pas manquer cet automne dans la métropole.

Published : 2 years ago by Marie-Claude Di Lillo in Lifestyle
La rentrée culturelle dans les musées de la grande région de Montréal est aussi flamboyante que les couleurs de l’automne. On retrouve parmi les expositions en cours une grande diversité de thèmes ainsi que des primeurs. Voici un panorama des expositions à ne pas manquer.
Musée des beaux-arts de Montréal : « Marisol. Une rétrospective »
Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) propose depuis le 7 octobre une exposition inédite sur Marisol Escobar, artiste majeure du pop-art, dont les sculptures en bois de personnages sont emblématiques. Organisée de concert avec le Buffalo AKG Art Museum, cette exposition réunissant plus de 250 oeuvres et témoignages, est la plus exhaustive qui existe sur l’artiste d’origine vénézuélienne. À son décès en 2016, cette dernière a légué ses oeuvres au musée américain qui ne les a jamais encore toutes exposées. Montréal sera donc la première à accueillir l’intégralité de son oeuvre, qui s’échelonne sur soixante ans. Bien que ses sculptures-totems aient été associées au mouvement pop-art dans les années 1960 et qu’elle ait été considérée comme la plus importante femme artiste de sa génération, Marisol reste méconnue aujourd’hui. Cette exposition permettra d’apprécier à sa juste valeur cette figure artistique féministe. Jusqu’au 21 janvier.
Musée du Château Dufresne : « Nincheri. Du profane au sacré »
Guido Nincheri était un peintre-décorateur, un fresquiste et un maître verrier qui a réalisé nombre d’oeuvres au XXe siècle. On le dit même le plus prolifique de son époque. Après des études à Florence, il s’établit à Montréal en 1914 et devient décorateur d’églises. Ses vitraux magnifiques ornent encore de très beaux lieux de culte du Québec, du Canada et même des États-Unis. On lui doit aussi les impressionnantes fresques profanes et les vitraux des verrières du Château Dufresne de Montréal. Pour souligner le 50e anniversaire de la mort de celui qu’on surnommait ici « le Michel-Ange de Montréal », le Château Dufresne lui consacre une exposition temporaire et inaugure, du même coup, un nouveau parcours audio interactif. En plus de pouvoir admirer son art décoratif à l’intérieur des murs du château, on pourra maintenant découvrir l’artiste, grâce à cette exposition qui rassemble une quarantaine d’oeuvres originales. Des esquisses, des documents d’archives, des artefacts et vidéos qui mettent en valeur les oeuvres à caractère religieux, réalisées en majeure partie dans le Studio Nincheri, offert à l’artiste par les frères Dufresne. Jusqu’au 30 juin.
Une exposition fascinante et insolite sur les wampums vient tout juste d’être inaugurée au Musée McCord Stewart. Les wampums sont des objets composés de perles de coquillage qui ont été échangés pendant plus de deux siècles entre les nations autochtones du nord-est de l’Amérique ainsi qu’entre les nations autochtones et les Européens. Bien plus que de simples bijoux, ils constituaient des objets à valeur diplomatique entre 1600 et 1800. « Ces objets témoignent d’ententes fondatrices. Ils nous permettent de mieux comprendre comment fonctionnaient les alliances durant deux cents ans », explique le commissaire et conservateur pour les cultures autochtones du musée, Jonathan Lainey. Cette exposition, qui a été développée de concertavec le musée du Quai Branly JacquesChirac à Paris, réunit plus de 40 colliers de wampum — dont 13 proviennent de la collection du Musée —, ce qui constitue une première mondiale. On pourra également admirer d’autres objets diplomatiques reliés aux échanges entre les peuples, tels que des vêtements, livres et cartes anciennes, tomahawks, mocassins et autres ornements. Jusqu’au 10 mars.
Musée d’art contemporain de Montréal : « Terrorisme de velours. La Russie des Pussy Riot »
Le MAC accueille en première nord-américaine une rétrospective regroupant les 10 dernières années d’activisme du groupe punk-rock russe Pussy Riot. Le collectif féministe fondé à Moscou en 2011 s’est fait connaître à travers le monde pour ses performances, sa musique et ses vidéos provocatrices et politiquement engagées. Le groupe est vite devenu le symbole de la résistance au totalitarisme du président Vladimir Poutine. L’exposition, qui s’ouvre le 25 octobre, se veut un témoignage des actions non violentes posées par les membres du groupe et des réactions qui ont suivi de la part des autorités. L’idée du concept est née de la collaboration entre Maria Alyokhina, membre du collectif Pussy Riot qui s’était fait emprisonner pour son activisme en Russie, et l’artiste islandais Ragnar Kjartansson. Le projet avait initialement été présenté à l’espace artistique Kling & Bang de Reykjavik et fait aujourd’hui partie d’une tournée mondiale. Les membres de Pussy Riot se sont vu décerner le prix Woody Guthrie cette année, lequel honore l’esprit de résistance incarné par la musique, la littérature, la danse et d’autres formes d’art. Du 25 octobre jusqu’au 10 mars.
Une nouvelle exposition se tiendra prochainement au musée Pointe-à-Callière et aura pour sujet le troisième cours d’eau en importance d’Amérique du Nord. Dès le 30 novembre, ce voyage proposé sur le fleuve Saint-Laurent se voudra aussi une expérience multisensorielle unique faisant appel à la vue, à l’ouïe, à l’odorat et même au goût des participants. Le familier cours d’eau dévoilera ses multiples facettes en dix haltes fascinantes. Une de celles-ci sera organisée sous forme de parcours historique. Les visiteurs pourront ainsi découvrir plus de 300 objets d’art, maquettes, scaphandres, éléments provenant d’épaves et de batailles navales, ainsi que divers outils de navigation, de pêche et d’exploration marine. Un autre volet sera constitué d’images d’archives, de témoignages, d’entrevues et de projections, qui mettront en lumière l’écosystème que constitue le fleuve. Une exposition réalisée en collaboration avec le Musée maritime du Québec. Du 30 novembre au 3 mars.
Écomusée du fier monde : « Bâtisseuses. 50 ans d’engagement des femmes du Centre-Sud »
Pour leur 50e anniversaire, le Comité social Centre-Sud et le Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CEAF), deux organismes pionniers du mouvement communautaire, ont décidé de présenter une exposition sur les femmes qui ont marqué leur époque par leur engagement et leur lutte sociale. Dès le 2 novembre, on pourra ainsi découvrir 13 bâtisseuses qui ont fait avancer des causes ces 50 dernières années. Grâce à leurs témoignages et à une sélection d’archives, les visiteurs seront plongés dans leur univers et dans le contexte sociopolitique dans lequel elles évoluaient. De l’accès aux logements sociaux, en passant par la violence sexuelle faite aux femmes et les droits des Autochtones, les sujets de revendication de ces femmes sont multiples et diversifiés. Parmi les militantes sélectionnées pour l’exposition, les plus connues sont Widia Larivière, du mouvement Idle no More, et Michèle Asselin, ancienne présidente de la Fédération des femmes du Québec. Du 2 novembre au 3 mars.
Musée de la santé Armand-Frappier : « Manger ! L’exposition qui nourrit »
Ce musée de Laval voué au domaine de la santé propose toujours du contenu interactif et amusant. Son exposition du moment s’intéresse à l’acte de manger et explore aussi le lien entre le bien-être et l’alimentation. Elle a été réalisée en collaboration avec le nutritionniste Bernard Lavallée. Le parcours, à la fois ludique et informatif, se définit en 3 zones. La première, intitulée « Nourrir le corps », s’intéresse au rôle des nutriments et à la façon dont ils sont absorbés par le corps. La deuxième s’intéresse au « Plaisir de manger ». C’est dans cette partie que petits et grands seront émerveillés par les stimulations sensorielles : le fait de sentir, de toucher, de voir, mais aussi de goûter certains aliments. Le dernier volet de l’exposition traite quant à lui d’un sujet d’actualité : « L’alimentation durable ». Jusqu’au 2 septembre 2024.
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Topics: Canada, Montreal