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Avec ses expositions inaugurales, le MEM dépeint un Montréal citoyen et pluriel

Visite d’un musée qui raconte « les Montréal » à travers la voix et le regard de ses citoyens.

Avec ses expositions inaugurales, le MEM dépeint un Montréal citoyen et pluriel

Publicado : Hace 2 años por Roxanne Bélair en Lifestyle

Ce texte fait partie du cahier spécial Centre des mémoires montréalaises

« Ici et là / dispersés sur le quadrillé / de ruelles et d’artères / de cette ville / ces gens qui à leur façon / en sont la pulsation. » C’est par ces vers de Pierre-Étienne Locas que s’ouvre Détours. Rencontres urbaines, l’une des deux expositions inaugurales du nouveau Centre des mémoires montréalaises (MEM). Intitulée Célébrer Le Chaînon. 90 ans de dévouement pour les femmes, la seconde souligne quant à elle le 90e anniversaire de cet organisme bien connu des Montréalais. Visite d’un musée qui fait découvrir « les Montréal » à travers la voix et le regard de ses citoyens.

Il existe, dans un parc de l’arrondissement de Saint-Léonard, une grottecachée. À Pointe-Saint-Charles vit un passionné dont le garage est rempli de fossiles d’animaux marins de Montréal. Dans la cour de la maison de cette dame d’origine sicilienne, l’Italie pousse dans tous les recoins sous la forme d’un jardin fruitier si abondant que l’organisme Les fruits défendus s’y approvisionne.

« Détours est une expérience immersive nous plongeant à la rencontre de 18 citoyens montréalais par le biais de capsules vidéo, explique le directeur de création de la production audiovisuelle de l’exposition, Nicolas Saint-Cyr. Elle appréhende Montréal sous un autre angle. » Littéralement, puisque, pour visionner certaines capsules, il faut grimper un escalier ou se pencher pour arriver à l’intérieur d’une boîte.

« La scénographie, explique Geneviève Larouche, responsable des expositions au MEM, reproduit la déambulation urbaine d’où peuvent émerger de belles découvertes dues au hasard. »

L’exposition elle-même peut être visitée au hasard d’un détour puisque « la salle roule de façon indépendante. C’est le visiteur qui active les capsules », explique M. Saint-Cyr. Sauf que toutes les 12 minutes, tout s’éteint pour faire place à des projections audibles par tous les visiteurs. « En tout, ce sont 90 minutes de rencontres individuelles et collectives avec un Montréal inédit qui sont proposées grâce à une collaboration avec des créateurs incroyables », souligne Mme Larouche.

« On souhaite que les visiteurs ressortent avec une plus grande fiertéde leur montréalité », explique la muséologue. Comment, en effet, n’être pas séduit par cette dame qui voit un sens spirituel devant son succès à faire pousser des bananiers dans sa cour de Montréal ? « Ce sont plus de 200 profils que nous avons filtrés. Avec une équipe de recherchistes montée par Urbania, avec qui la collaboration était telle qu’on a fini par former un seul cerveau, on a choisi l’insolite, la diversité, la résilience », mentionne-t-elle.

À l’image des valeurs du Centre des mémoires montréalaises, les deux expositions ont été élaborées dans un souci d’écoresponsabilité. Par exemple, souligne Geneviève Larouche, les structures des décors ont été assemblées mécaniquement, sans colle, ce qui fait qu’elles sont facilement démontables et réutilisables. Par ailleurs, Écoscéno, un OBNL propulsant l’économie circulaire dans le secteur culturel, a accompagné l’équipe de la deuxième exposition inaugurale, Célébrer Le Chaînon, dans son écoconception. « Les panneaux sont imprimés sur du carton recyclé et recyclable et sont exposés sur un système modulaire facilement modifiable pour de futures expositions », commente Mme Larouche, qui affirme que ces actions ne sont que le début et que le MEM souhaite aller beaucoup plus loin.

C’est Sylvie Bourbonnière, directrice générale de La Fondation Le Chaînon, qui a proposé au Centre l’idée d’une exposition retraçant l’histoire de son organisme. « Sont notamment exposés des souvenirs de bénévoles présents depuis le début, explique Mme Bourbonnière, comme ces soirées passées à écouter une bénévole jouer de l’accordéon » et dont l’instrument est présenté dans une vitrine. On y visionne également des entrevues accordées par ces « missionnaires urbains » et on relate des moments forts de l’évolution du Chaînon.

« On voulait aussi souligner que si Le Chaînon existe encore, c’est beaucoup grâce au soutien des citoyens », souligne Sylvie Bourbonnière. Cette exposition inaugurale « s’inscrit dans la volonté du MEM de raconter l’histoire de Montréal à travers une pluralité de voix », rappelle quant à elle Geneviève Larouche, qui laisse le mot de la fin à la directrice générale de La Fondation Le Chaînon, selon qui « la petite histoire du Chaînon s’inscrit dans la grande histoire des femmes montréalaises ».

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.


Temas: Canada, Montreal

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